Les Présidentes pose les bases de l’écriture de Werner Schwab, et esquisse les motifs récurrents de son oeuvre à venir.
Appropriation singulière et sans a priori des codes du théâtre, la pièce annonce de façon saisissante la naissance d’un dramaturge dont l’oeuvre fulgurante interroge les équilibres d’une société qui ne sait plus questionner son héritage.
Les personnages de Schwab, tantôt victimes tantôt bourreaux, essayent tant bien que mal d’exprimer leurs désirs – à défaut de les voir éclore – dans un monde qui enseigne le refoulement comme pis-aller, la violence et le rapport de force comme issue.
Tour à tour les Présidentes prennent la parole et comme mues par des visions, convoquent le temps d’une soirée, leurs rêves et leurs espoirs abdiqués. Le temps d’une nuit, elles oublient leur solitude, pour s’abandonner à un long poème polyphonique, fruit de leurs désirs et de leurs fantasmes.